1. NOM

socket - Interface Linux aux sockets

2. SYNOPSIS

#include <sys/socket.h>

sockfd = socket(int famille_socket, int type_socket, int protocole);

3. DESCRIPTION

Cette page de manuel documente l'interface utilisateur de l'implémentation Linux des sockets réseau. Les sockets compatibles BSD représentent l'interface uniforme entre le processus utilisateur et les piles de protocoles réseau dans le noyau. Les modules des protocoles sont regroupés en familles de protocoles comme AF_INET, AF_IPX, AF_PACKET et en types de sockets comme SOCK_STREAM ou SOCK_DGRAM. Consultez socket(2) pour plus d'informations sur les familles et les types de sockets.

3.1. Fonctions du niveau socket

Ces fonctions servent au processus utilisateur pour envoyer ou recevoir des paquets et pour faire d'autres opérations sur les sockets. Pour plus de détails, consultez leurs pages de manuel respectives. socket(2) crée une socket, connect(2) connecte une socket à une adresse de socket distante, la fonction bind(2) attache une socket à une adresse locale, listen(2) indique à la socket que de nouvelles connexions doivent être acceptées, et accept(2) fournit une nouvelle socket avec la nouvelle connexion entrante. socketpair(2) renvoie deux sockets anonymes connectées (seulement implémenté pour quelques familles locales comme AF_UNIX).

send(2), sendto(2), et sendmsg(2) envoient des données sur une socket, et recv(2), recvfrom(2) et recvmsg(2) reçoivent les données envoyées par une socket. poll(2) et select(2) attendent que des données arrivent ou que l'émission soit possible. De plus, les opérations d'entrée-sortie standard comme write(2), writev(2), sendfile(2), read(2) et readv(2) peuvent être utilisées pour la lecture et l'écriture des données.

getsockname(2) renvoie l'adresse de la socket locale et getpeername(2) renvoie l'adresse de la socket distante. getsockopt(2) et setsockopt(2) servent à définir et obtenir les options de la couche socket ou protocole. ioctl(2) peut être utilisé pour lire et écrire d'autres options.

close(2) sert à fermer une socket. shutdown(2) ferme une partie des connexions d'une socket multiple.

La recherche ou l'utilisation de pread(2) et pwrite(2) avec un décalage non nul n'est pas possible sur les sockets.

Des opérations d'entrée-sortie non bloquantes sur les sockets sont possibles en définissant l'attribut O_NONBLOCK du descripteur de la socket avec fcntl(2). Toutes les opérations qui devraient normalement bloquer se terminent alors avec l'erreur EAGAIN (l'opération devra être retentée ultérieurement). connect(2) renverra l'erreur EINPROGRESS. L'utilisateur peut alors attendre divers événements avec poll(2) ou select(2).

tab(:) allbox;
c s s
Événements E/S
Événement:Appel:Circonstance
Lecture:POLLIN:T{
Arrivée de nouvelles données
T}
Lecture:POLLIN:T{
Configuration d'une connexion achevée
(pour les sockets orientées connexion)
T}
Lecture:POLLHUP:T{
Demande de déconnexion initiée par l'autre extrémité
T}
Lecture:POLLHUP:T{
Connexion rompue (seulement pour les protocoles orientés connexion)
Lors de l'écriture sur la socket, le signal
SIGPIPE
est aussi émis.
T}
Écriture:POLLOUT:T{
La socket a assez de place dans le tampon d'émission pour écrire de nouvelles données.
T}
Lect./Écrit.:T{
POLLIN|
.br
POLLOUT
T}:T{
Un appel sortant à
connect(2)
est terminé.
T}
Lect./Écrit.:POLLERR:Une erreur asynchrone s'est produite.
Lect./Écrit.:POLLHUP:T{
Le correspondant a clos un sens de communication.
T}
Exception:POLLPRI:T{
Arrivée de données urgentes.
SIGURG
est alors envoyé.
T}

Une alternative à poll(2) et select(2) est de laisser le noyau informer l'application des événements par l'intermédiaire d'un signal SIGIO. Pour cela, l'attribut O_ASYNC doit être défini sur un descripteur de fichier de la socket via fcntl(2) et un gestionnaire de signal valable pour SIGIO doit être installé avec sigaction(2). Consultez les remarques sur les Signaux ci-dessous.

3.2. Structures d'adresse de socket

Chaque domaine de socket a son propre format pour les adresses de socket, avec une structure d'adresse propre. Chacune de ces structures commence avec un champ entier « family » (famille), de type sa_family_t, qui indique le type de structure d'adresse. Cela permet aux appels système génériques à tous les domaines de sockets (par exemple connect(2), bind(2), accept(2), getsockname(2), getpeername(2)) de déterminer le domaine d'une adresse de socket donnée. Le type struct sockaddr est défini afin de pouvoir passer n'importe quel type d'adresse de socket aux interface dans l'API des sockets. Le but de ce type est purement d'autoriser la conversion de types d'adresse de socket propres à un domaine vers le type « générique », afin d'éviter les avertissements du compilateur au sujet de la non correspondance dans les appels de l'API des sockets. De plus, l'API des sockets fournit le type de données struct sockaddr_storage. Ce type est fait pour contenir toute structure d'adresse de socket spécifique à un domaine. Il est suffisamment grand et est aligné correctement (en particulier, il est assez grand pour contenir des adresses de socket IPv6). Cette structure contient le champ suivant, qui peut être utilisé pour identifier le type d'adresse socket effectivement stockée dans la structure :

 
Sélectionnez
   sa_family_t ss_family;

La structure sockaddr_storage est utile dans les programmes qui doivent prendre en charge les adresses de socket de manière générique (par exemple les programmes qui doivent gérer à la fois des adresses de socket IPv4 et IPv6).

3.3. Options de sockets

Les options présentées ci-dessous peuvent être définies en utilisant setsockopt(2) et lues avec getsockopt(2) avec le niveau de socket positionné à SOL_SOCKET, et ce pour toutes les sockets. Sauf mention contraire, optval est un pointeur vers un int.

  • SO_ACCEPTCONN
        Renvoie une valeur indiquant si la socket a été déclarée comme acceptant les connexions à l'aide de listen(2). La valeur 0 indique que la socket n'est pas en attente de connexions et la valeur 1 indique que la socket accepte les connexions. Cette option de socket peut être seulement lue, et pas modifiée.
  • SO_BINDTODEVICE
        Attache cette socket à un périphérique donné, tel que « eth0 », comme indiqué dans le nom d'interface transmis. Si le nom est une chaîne vide ou si la longueur de l'option est nulle, la socket est détachée du périphérique. L'option transmise est une chaîne de longueur variable terminée par un caractère nul, contenant le nom de l'interface, la longueur maximale étant IFNAMSIZ. Si une socket est attachée à une interface, seuls les paquets reçus de cette interface particulière sont traités par la socket. Cela ne fonctionne que pour certains types de sockets, en particulier les sockets AF_INET. Ceci n'est pas géré pour les sockets de paquets (utilisez pour cela bind(2)). Avant Linux 3.8, cette option de socket pouvait être configurée, sans pouvoir être lue par getsockopt(2). Depuis Linux 3.8, elle est lisible. Le paramètre optlen doit contenir la taille du tampon destiné à recevoir le nom du périphérique, préférablement IFNAMSZ. La véritable longueur du nom du périphérique est renvoyée dans le paramètre optlen.
  • SO_BROADCAST
        Définir ou lire l'attribut de diffusion. Une fois activé, les sockets de datagrammes sont autorisées à envoyer des paquets à une adresse de diffusion. Cette option n'a aucun effet sur les sockets orientées flux.
  • SO_BSDCOMPAT
        Active la compatibilité BSD bogue-à-bogue. Cela est utilisé par le module du protocole UDP de Linux 2.0 et 2.2. Si cette compatibilité est activée, les erreurs ICMP reçues pour une socket UDP ne seront pas transmises au programme utilisateur. Dans les versions récentes du noyau, la gestion de cette option a été abandonnée progressivement : Linux 2.4 l'ignore silencieusement et Linux 2.6 génère une alerte noyau (printk()) si le programme utilise cette option. Linux 2.0 activait également les options de compatibilité BSD bogue-à-bogue (modification aléatoire des en-têtes, non prise en compte de l'attribut de diffusion) pour les sockets brutes ayant cette option, mais cela a été éliminé dans Linux 2.2.
  • SO_DEBUG
        Active le débogage de socket. Cela n'est autorisé que pour les processus avec la capacité CAP_NET_ADMIN ou un identifiant d'utilisateur effectif égal à 0.
  • SO_DOMAIN (depuis Linux 2.6.32)
        Récupère le domaine de socket en tant qu'entier, en renvoyant une valeur telle que AF_INET6. Consultez socket(2) pour plus de détails. Cette option de socket peut être seulement lue, et pas modifiée.
  • SO_ERROR
        Lit et efface l'erreur en cours sur la socket. Cette option de socket peut être seulement lue, et pas modifiée. Demande un entier.
  • SO_DONTROUTE
        Ne pas émettre par l'intermédiaire d'une passerelle, n'envoyer qu'aux hôtes directement connectés. Le même effet peut être obtenu avec l'attribut MSG_DONTROUTE durant une opération send(2) sur la socket. Demande un attribut entier booléen.
  • SO_KEEPALIVE
        Active l'émission de messages périodiques gardant la socket ouverte pour les sockets orientées connexion. Demande un attribut entier booléen.
  • SO_LINGER
        Définit ou lit l'option SO_LINGER. Le paramètre est une structure linger.

 
Sélectionnez
struct linger {
    int l_onoff;    /* définition de l'activité */
    int l_linger;   /* durée d'attente en secondes */
};

Lorsque ce paramètre est actif, un appel à close(2) ou shutdown(2) ne se terminera pas avant que tous les messages en attente pour la socket aient été correctement émis ou que le délai d'attente soit écoulé. Sinon, l'appel se termine immédiatement et la fermeture est effectuée en arrière-plan. Lorsque la socket est fermée au cours d'un exit(2), elle attend toujours en arrière-plan.

  • SO_MARK (depuis Linux 2.6.25) Positionner la marque pour chaque paquet envoyé au travers de cette socket (similaire à la cible MARK de netfilter, mais pour les sockets). Le changement de marque peut être utilisé pour un routage par marques sans netfilter ou pour le filtrage de paquets. Utiliser cette option nécessite la capacité CAP_NET_ADMIN.
  • SO_OOBINLINE Si cette option est activée, les données hors bande sont placées directement dans le flux des données reçues. Sinon, elles ne sont transmises que si l'attribut MSG_OOB est défini durant la réception.
  • SO_PASSCRED Autorise ou interdit la réception des messages de contrôle SCM_CREDENTIALS. Pour plus de détails, consultez unix(7).
  • SO_PEEK_OFF (depuis Linux 3.4) Cette option, qui n'est à ce jour garantie que pour les sockets unix(7), définit la valeur de la « position de lecture » (ou « peek offset ») pour l'appel système recv(2) lorsqu'il est invoqué avec l'attribut MSG_PEEK. Lorsque cette option reçoit une valeur négative (elle est initialisée à -1 pour toute nouvelle socket), elle se comporte classiquement : recv(2), avec l'attribut MSG_PEEK, lit les données depuis le début de la file. Lorsque l'option reçoit une valeur supérieure ou égale à zéro, alors la lecture suivante des données accumulées dans la socket est réalisée à la position précisée par la valeur de l'option. Dans le même temps, la « position de lecture » est incrémentée du nombre d'octets lus dans la file, de façon à ce que la prochaine lecture renvoie la donnée suivante dans la file. Si des données sont retirées de la tête de la file par la fonction recv(2) (ou équivalent) sans l'attribut MSG_PEEK, alors la « position de lecture » est diminuée du nombre d'octets supprimés. Autrement dit, l'acquisition de données sans avoir recours à l'attribut MSG_PEEK a pour effet de modifier la « position de lecture », de sorte que la prochaine lecture renvoie les données qui auraient été renvoyées si aucune donnée n'avait été supprimée. Pour les sockets de datagrammes, si la « position de lecture » pointe à l'intérieur d'un paquet, alors les données renvoyées seront marquées de l'attribut MSG_TRUNC. L'exemple suivant illustre l'usage de SO_PEEK_OFF. Imaginons une socket de flux contenant les données suivantes dans sa file : aabbccddeeff

La séquence suivante d'appels à recv(2) aura l'effet décrit dans les commentaires :

 
Sélectionnez
int ov = 4;                  // affecte 4 à la position de lecture
setsockopt(fd, SOL_SOCKET, SO_PEEK_OFF, &ov, sizeof(ov));
recv(fd, buf, 2, MSG_PEEK);  // Lit "cc"; l'indide de position prend la valeur 6
recv(fd, buf, 2, MSG_PEEK);  // Lit "dd"; l'indice de position prend la valeur 8
recv(fd, buf, 2, 0);         // Lit "aa"; l'indice de position prend la valeur 6
recv(fd, buf, 2, MSG_PEEK);  // Lit "ee"; l'indice position prend la valeur 8
  • SO_PEERCRED
        Renvoie les données d'authentification du processus étranger connecté à cette socket. Cela n'est possible que pour les sockets de flux AF_UNIX connectées et les paires de sockets AF_UNIX de flux et de datagrammes crées avec socketpair(2) ; consultez unix(7). Les données retournées sont celles qui étaient effectives au moment de l'appel à connect(2) ou socketpair(2). L'argument est une structure ucred. Il faut définir la macro de test de fonctionnalité GNU_SOURCE pour activer la définition de cette structure dans <sys/socket.h>. Cette option de socket peut être seulement lue, et pas modifiée.
  • SO_PRIORITY
        Définir la priorité définie par le protocole pour tous les paquets envoyés sur la socket. Linux utilise cette valeur pour trier les files réseau : les paquets avec une priorité élevée peuvent être traités d'abord, en fonction de la gestion des files sur le périphérique. Pour ip(7), cela définit aussi le champ IP Type-Of-Service (TOS) pour les paquets sortants. Établir une priorité en dehors de l'intervalle allant de 0 à 6 nécessite la capacité CAP_NET_ADMIN.
  • SO_PROTOCOL (depuis Linux 2.6.32)
        Récupère le protocole de socket en tant qu'entier, en renvoyant une valeur telle que IPPROTO_SCTP. Consultez socket(2) pour plus de détails. Cette option de socket peut être seulement lue, et pas modifiée.
  • SO_RCVBUF Définit ou lit la taille maximale en octets du tampon de réception. Le noyau double cette valeur (pour prévoir de l'espace pour les opérations de service) lorsque la valeur est définie avec setsockopt(2), et cette valeur doublée est retournée par getsockopt(2). La valeur par défaut est définie par le fichier /proc/sys/net/core/rmem_default et la valeur maximale autorisée est définie par le fichier /proc/sys/net/core/rmem_max. La valeur (doublée) minimale pour cette option est 256.
  • SO_RCVBUFFORCE (depuis Linux 2.6.14)
        En utilisant cette option de socket, un processus privilégié (CAP_NET_ADMIN) peut exécuter la même tâche que SO_RCVBUF, mais la limite rmem_max peut être remplacée.
  • SO_RCVLOWAT et SO_SNDLOWAT Indique le nombre minimal d'octets dans le tampon pour que la couche socket passe les données au protocole (SO_SNDLOWAT) ou à l'utilisateur en réception (SO_RCVLOWAT). Ces deux valeurs sont initialisées à 1. SO_SNDLOWAT n'est pas modifiable (setsockopt(2) échoue avec l'erreur ENOPROTOOPT). SO_RCVLOWAT est modifiable seulement depuis Linux 2.4. Les appels système select(2) et poll(2) ne respectent pour le moment pas la définition de SO_RCVLOWAT sur Linux, et marque la socket comme lisible même lorsqu'un unique octet de données est disponible. La lecture suivante depuis la socket sera bloquée jusqu'à ce que SO_RCVLOWAT octets soient disponibles.
  • SO_RCVTIMEO et SO_SNDTIMEO Indiquer le délai maximal d'émission ou de réception avant de signaler une erreur. Le paramètre est une structure timeval. Si une fonction d'entrée ou de sortie bloque pendant cet intervalle de temps et que des données ont été envoyées ou reçues, la valeur de retour de cette fonction sera la quantité de données transmises ; si aucune donnée n'a été transmise et si le délai d'attente est atteint, -1 est renvoyé et errno est positionnée à EAGAIN ou EWOULDBLOCK, ou EINPROGRESS (pour connect(2)), comme si la socket avait été définie comme non bloquante. Si le délai d'attente est défini à zéro (valeur par défaut), l'opération ne sera jamais interrompue. Les délais n'ont d'effet que pour les appels système faisant des E/S sur des sockets (par exemple read(2), recvmsg(2), send(2), sendmsg(2)) ; ils n'ont pas d'effet pour select(2), poll(2), epoll_wait(2), etc.
  • SO_REUSEADDR
        Indique que les règles utilisées pour la validation des adresses fournies dans un appel à bind(2) doivent autoriser la réutilisation des adresses locales. Pour les sockets AF_INET, cela signifie que la socket peut être attachée à n'importe quelle adresse sauf lorsqu'une socket active en écoute y est liée. Lorsque la socket en écoute est attachée à INADDR_ANY avec un port spécifique, il n'est pas possible de s'attacher à ce port quelle que soit l'adresse locale. L'argument est un attribut booléen entier.
  • SO_SNDBUF Définit ou lit la taille maximale en octets du tampon d'émission. Le noyau double cette valeur (pour prévoir de l'espace pour les opérations de service) lorsque la valeur est définie avec setsockopt(2), et cette valeur doublée est retournée par getsockopt(2). La valeur par défaut est définie par le fichier /proc/sys/net/core/wmem_default et la valeur maximale autorisée est définie par le fichier /proc/sys/net/core/wmem_max. La valeur (doublée) minimale pour cette option est 2048.
  • SO_SNDBUFFORCE (depuis Linux 2.6.14)
        En utilisant cette option de socket, un processus privilégié (CAP_NET_ADMIN) peut exécuter la même tâche que SO_SNDBUF, mais la limite wmem_max peut être remplacée.
  • SO_TIMESTAMP
        Active ou désactive la réception des messages de contrôle SO_TIMESTAMP. Le message de contrôle d'horodatage est envoyé avec le niveau SOL_SOCKET et le champ cmsg_data est une structure timeval indiquant la date de réception du dernier paquet fourni à l'utilisateur dans cet appel. Consultez cmsg(3) pour plus de détails sur les messages de contrôle.
  • SO_TYPE
        Lit le type de socket, sous forme d'entier (comme SOCK_STREAM). Cette option de socket peut être seulement lue, et pas modifiée.

3.4. Signaux

Lors de l'écriture sur une socket orientée connexion qui a été fermée (localement ou à l'autre extrémité), le signal SIGPIPE est envoyé au processus qui écrivait, et EPIPE est renvoyé. Le signal n'est pas envoyé lorsque l'appel d'écriture indiqué contenait l'attribut MSG_NOSIGNAL.

Lorsque demandé avec l'option FIOSETOWN de fcntl(2) ou l'option SIOCSPGRP de ioctl(2), le signal SIGIO est envoyé quand un événement d'entrée-sortie a lieu. Il est possible d'utiliser poll(2) ou select(2) dans le gestionnaire de signal pour savoir sur quelle socket l'événement s'est produit. Une alternative (sous Linux 2.2) est de définir un signal en temps-réel avec le fnctl(2) F_SETSIG. Le gestionnaire du signal en temps-réel sera appelé avec le descripteur de fichier dans le champ si_fd de siginfo_t. Consultez fcntl(2) pour plus d'informations.

Dans certains cas (par exemple, différents processus accédant à la même socket), la condition ayant déclenché le signal SIGIO peut avoir déjà disparu quand le processus réagit au signal. Si cela se produit, le processus devrait attendre à nouveau car Linux renverra ce signal ultérieurement.

3.5. Interfaces /proc

Les paramètres réseau de base des sockets sont accessibles en utilisant les fichiers du répertoire /proc/sys/net/core/.

  • rmem_default
        contient la taille en octets par défaut du tampon de réception.
  • rmem_max
        contient la taille maximale en octets du tampon de réception qu'un utilisateur peut définir avec l'option SO_RCVBUF de la socket.
  • wmem_default
        contient la taille en octets par défaut du tampon d'émission de la socket.
  • wmem_max
        contient la taille maximale en octets du tampon d'émission qu'un utilisateur peut définir avec l'option SO_SNDBUF de la socket.
  • message_cost et message_burst
        configurent le filtrage par jeton utilisé pour limiter la charge des messages d'avertissement dus aux événements réseau extérieurs.
  • netdev_max_backlog
        contient le nombre maximal de paquets dans la file d'entrée globale.
  • optmem_max contient la taille maximale par socket des données de service et des données de contrôle utilisateur comme les iovecs.

3.6. Ioctls

Ces opérations sont accessibles en utilisant ioctl(2) :

 
Sélectionnez
error = ioctl(ip_socket, type_ioctl, &valeur_résultat);
  • SIOCGSTAMP Renvoie une structure timeval avec la date de réception du dernier paquet transmis à l'utilisateur. Cela est utile pour des mesures précises du temps de cheminement. Consultez setitimer(2) pour une description de la structure timeval. L'ioctl ne doit être utilisé que si l'option SO_TIMESTAMP de la socket n'est pas définie. Sinon, la date du dernier paquet reçu quand SO_TIMESTAMP n'était pas définie est renvoyée, provoquant un échec s'il n'exite pas de tels paquets (c'est-à-dire que ioctl(2) renvoie -1 avec un errno défini à ENOENT).
  • SIOCSPGRP
        Définit le processus ou le groupe de processus à qui envoyer les signaux SIGIO ou SIGURG lorsqu'une opération d'entrée-sortie asynchrone est terminée ou si des données urgentes sont disponibles. L'argument est un pointeur sur un pid_t. Si l'argument est positif, le signal est envoyé à ce processus. S'il est négatif, le signal est envoyé au groupe de processus dont l'identifiant correspond à la valeur absolue de l'argument. Un processus ne peut demander que l'émission vers lui-même ou son propre groupe, à moins qu'il ait la capacité CAP_KILL ou un identifiant d'utilisateur effectif nul.
  • FIOASYNC
        Change l'attribut O_ASYNC pour activer ou désactiver le mode d'entrée-sortie asynchrone de la socket. Un mode d'entrée-sortie asynchrone signifie que le signal SIGIO ou le signal défini avec F_SETSIG est envoyé quand un événement d'entrée-sortie se produit.

Le paramètre est un booléen entier. (Cette opération est synonyme de l'utilisation de fcntl(2) pour définir l'attribut O_ASYNC).

  • SIOCGPGRP
        Lit le processus ou le groupe de processus auquel les signaux SIGIO ou SIGURG sont envoyés. Zéro est obtenu quand aucun n'est défini.

Opérations fcntl(2) valables :

  • FIOGETOWN
        Identique à l'ioctl(2) SIOCGPGRP.
  • FIOSETOWN
        Identique à l'ioctl(2) SIOCSPGRP.

4. VERSIONS

SO_BINDTODEVICE a été introduit dans Linux 2.0.30. SO_PASSCRED est une nouveauté de Linux 2.2. Les interfaces /proc ont été introduites dans Linux 2.2. SO_RCVTIMEO et SO_SNDTIMEO sont gérés depuis Linux 2.3.41. Auparavant, les délais d'attente étaient définis dans les protocoles et ne pouvaient être ni lus ni modifiés.

5. NOTES

Linux suppose que la moitié du tampon d'émission/réception est utilisé pour les structures internes du noyau. Ainsi les valeurs dans les fichiers /proc correspondants sont deux fois plus grandes que ce que l'on peut observer directement sur le câble. Linux ne permettra la réutilisation des ports qu'avec l'option SO_REUSEADDR lorsque celle-ci sera définie à la fois par le précédent programme qui a effectué un bind(2) sur le port et par le programme qui veut réutiliser ce port. Ceci diffère de certaines implémentations (par exemple, sur FreeBSD) où seul le dernier programme doit définir l'option SO_REUSEADDR. Habituellement, cette différence est invisible, puisque, par exemple, un programme serveur est conçu pour toujours définir cette option.

6. BOGUES

Des options CONFIG_FILTER de socket, SO_ATTACH_FILTER et SO_DETACH_FILTER, ne sont pas documentées. Pour les utiliser, il est conseillé d'utiliser la bibliothèque libpcap.

7. VOIR AUSSI

getsockopt(2), connect(2), setsockopt(2), socket(2), capabilities(7), ddp(7), ip(7), packet(7), tcp(7), udp(7), unix(7)

8. COLOPHON

Cette page fait partie de la publication 3.52 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies peuvent être trouvées à l'adresse http://www.kernel.org/doc/man-pages/.

9. TRADUCTION

Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l'aide de l'outil po4a <http://po4a.alioth.debian.org/> par l'équipe de traduction francophone au sein du projet perkamon <http://perkamon.alioth.debian.org/>.

Christophe Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> (1996-2003), Alain Portal <http://manpagesfr.free.fr/> (2003-2006). Julien Cristau et l'équipe francophone de traduction de Debian (2006-2009).

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