1. NOM▲
utmp, wtmp - Enregistrements de connexion
2. SYNOPSIS ▲
#include <utmp.h>
3. DESCRIPTION ▲
Le fichier utmp permet de voir qui est connecté sur le système. Tous les programmes n'utilisant pas les enregistrement utmp, il se peut qu'il y ait plus d'utilisateurs que ceux affichés.
Attention : utmp ne doit pas être accessible en écriture par la classe d'utilisateurs « autres », car de nombreux programmes systèmes dépendent (malheureusement) de son intégrité. En laissant utmp accessible en écriture pour les utilisateurs n'étant ni le propriétaire ni dans le groupe propriétaire, vous prenez le risque d'avoir de mauvais fichiers de journalisation, et des modifications de fichiers système.
Le fichier est une suite de structures utmp, déclarées comme ceci dans <utmp.h> (notez qu'il ne s'agit que d'une des définitions existantes ; les détails dépendent de la version de la bibliothèque C) :
/* Valeurs pour le champ ut_type, ci-dessous */
#define EMPTY 0 /* L'enregistrement ne contient pas
d'
information valable (connu auparavant
comme UT_UNKNOWN sous Linux) */
#define RUN_LVL 1 /* Modification du niveau d
'
exécution système
(
consultez init
(
8
)) */
#define BOOT_TIME 2 /* Date de démarrage du système
(
en ut_tv) */
#define NEW_TIME 3 /* Heure après le changement d'heure système
(
en ut_tv) */
#define OLD_TIME 4 /* Heure avant le changement d'heure système
(
en ut_tv) */
#define INIT_PROCESS 5 /* Processus lancé par init(8) */
#define LOGIN_PROCESS 6 /* Processus leader de session pour
la connexion de l'
utilisateur */
#define USER_PROCESS 7 /* Processus normal */
#define DEAD_PROCESS 8 /* Processus terminé */
#define ACCOUNTING 9 /* Pas implémenté */
#define UT_LINESIZE 32
#define UT_NAMESIZE 32
#define UT_HOSTSIZE 256
struct exit_status { /* Type pour ut_exit ci-dessous */
short int e_termination; /* code de fin de processus */
short int e_exit; /* code de sortie de processus */
};
struct utmp {
short ut_type; /* Type d
'
enregistrement */
pid_t ut_pid; /* PID du processus */
char
ut_line[UT_LINESIZE]; /* Nom du périphérique tty
- « /dev/ » */
char
ut_id[4
]; /* Suffixe du nom de terminal,
ou identifiant inittab(5)
char ut_user[UT_NAMESIZE]; /* Nom d'utilisateur */
char ut_host[UT_HOSTSIZE]; /* Nom d'hôte pour connexion distante,
ou version du noyau pour les
messages du niveau d'exécution
(run-level) */
struct exit_status ut_exit; /* Code de fin d'un processus
déjà marqué DEAD_PROCESS ;
pas utilisé par init(8) de Linux. */
/* Les champs ut_session et ut_tv fields doivent avoir la même
taille lors de la compilation, 32 et 64 bits. Cela permet aux
fichiers de données et à la mémoire partagée d'être partagés
entre les applications 32 et 64 bits. */
#if __WORDSIZE == 64 && defined __WORDSIZE_COMPAT32
int32_t ut_session; /* ID de session (getsid(2)),
utilisé pour le fenêtrage */
struct {
int32_t tv_sec; /* Secondes */
int32_t tv_usec; /* Microsecondes */
} ut_tv; /* Horodatage */
#else
long int ut_session; /* ID de session */
struct timeval ut_tv; /* Horodatage */
#endif
int32_t ut_addr_v6[4]; /* Adresse IP hôte distant ;
les adresses IPv4 utilisent
seulement ut_addr_v6[0] */
char __unused[20]; /* Réservé pour utilisation future */
};
/* Bidouille pour compatibilité ascendante */
#define ut_name ut_user
#ifndef _NO_UT_TIME
#define ut_time ut_tv.tv_sec
#endif
#define ut_xtime ut_tv.tv_sec
#define ut_addr ut_addr_v6[0]
Cette structure donne le nom du fichier spécial associé au terminal de l'utilisateur, le nom d'utilisateur, l'heure de connexion sous la forme time(2). Les chaînes de caractères se terminent par un octet nul « \0 » si elles sont plus courtes que les longueurs définies dans la structure.
Le premier enregistrement créé est le traitement de inittab(5) par init(8). Néanmoins, avant ça, init(8) positionne le champ ut_type à DEAD_PROCESS, et efface ut_user, ut_host et ut_time (remplis avec des octets nuls) de tous les enregistrement dont l'ut_type n'est ni DEAD_PROCESS ni RUN_LVL, et si aucun processus de PID ut_pid n'existe. Si aucun enregistrement vide n'est trouvé avec le ut_id correct, init(8) en crée un nouveau. Il positionne ut_id en s'aidant de l'inittab, ut_pid et ut_time avec les valeurs actuelles et ut_type à INIT_PROCESS.
mingetty(8) (ou agetty(8)) récupère l'entrée correspondant à son PID, donne à ut_type la valeur LOGIN_PROCESS, modifie ut_time, définit ut_line et attend l'établissement d'une connexion. Une fois qu'un utilisateur a été authentifié, login(1) donne à ut_type la valeur USER_PROCESS, modifie ut_time et définit ut_host et ut_addr. Selon les utilitaires mingetty(8) (ou agetty(8)) et login(1) utilisés, les enregistrements sont parfois identifiés par ut_line plutôt que ut_pid, qui est préférable.
Quand init(8) s'aperçoit qu'un processus est terminé, il identifie son enregistrement utmp grâce au champ ut_pid, positionne ut_type à DEAD_PROCESS et efface ut_user, ut_host et ut_time avec des octets nuls.
xterm(1), et d'autres émulateurs de terminaux, créent directement un enregistrement USER_PROCESS, engendrant ut_id grâce à la chaîne qui suffixe le nom du terminal (les caractères qui suivent /dev/[pt]ty.) S'ils trouvent un DEAD_PROCESS correspondant à cet ID, ils le recycle, sinon ils en créent un nouveau. Si possible, ils marquent l'enregistrement comme étant DEAD_PROCESS lorsqu'ils se terminent et il faut tenir compte du fait qu'ils effacent également ut_line, ut_time, ut_user et ut_host.
telnetd(8) construit un enregistrement LOGIN_PROCESS et laisse le reste du travail à login(1). Une fois que la session telnet est terminée, telnetd(8) efface l'utmp de la manière décrite plus haut.
Le fichier wtmp enregistre les connexions et déconnexions. Son format est exactement le même que utmp excepté qu'un utilisateur nul indique une déconnexion sur le terminal associé. De plus, un nom de terminal « ~ » associé à un nom d'utilisateur « shutdown » ou « reboot » indique un arrêt ou un redémarrage du système. Une paire d'enregistrements avec les noms de terminaux « |/} » indique une modification de l'heure système avec date(1). Le fichier wtmp est maintenu par login(1), init(8) et quelques uns des getty(8) (par exemple mingetty(8) ou agetty(8)). Aucun de ces programmes ne crée le fichier. Aussi, si on le supprime, les enregistrements de connexions sont arrêtés.
4. FICHIERS ▲
/var/run/utmp
/var/log/wtmp
5. CONFORMITÉ ▲
POSIX.1 ne spécifie pas de structure utmp, mais une appelée utmpx, avec des spécifications pour les champs ut_type, ut_pid, ut_line, ut_id, ut_user et ut_tv. POSIX.1 ne spécifie pas les tailles des champs ut_line et ut_user. Linux définit la structure utmpx comme étant la même que la structure utmp.
5.1. Comparaison avec des systèmes historiques ▲
Les enregistrements utmp de Linux ne se conforment ni à v7/BSD ni à System V. Ils sont en réalité un mélange des deux. v7/BSD comporte moins de champs ; par exemple pas de ut_type, ce qui conduit les programmes natifs de v7/BSD à afficher des entrées (par exemple) des entrées « mortes » ou d'identification (« login »). De plus, il n'y a pas de fichier de configuration pour allouer les slots aux sessions. BSD le fait parce qu'il lui manque le champ ut_id. Sous Linux (comme sous System V), le champ ut_id d'un enregistrement ne sera jamais modifié après son initialisation. L'effacement de ut_id peut engendrer des conditions de concurrence conduisant à avoir des entrées utmp corrompues et, potentiellement, des trous de sécurité. Effacer les champs mentionnés ci-dessus en les remplissant avec des zéros binaires n'est pas requis par la sémantique de System V, mais cela permet l'exécution de nombreux programmes qui s'appuient sur la sémantique de BSD et qui ne modifient pas utmp. Linux utilise les conventions BSD en ce qui concerne le contenu des lignes, tels que c'est précisé plus haut.
System V n'a pas de champ ut_host ni ut_addr_v6.
6. NOTES ▲
Contrairement à d'autres systèmes, sur lesquels l'effacement du fichier arrête la journalisation, le fichier utmp doit toujours exister sous Linux. Si vous désirez désactiver who(1), laissez le fichier utmp en place, mais ne le laissez pas lisible par tout le monde.
Le format de ces fichiers dépend de la machine, et il est recommandé de ne les utiliser que sur la machine où ils ont été créés.
Notez que sur les plates-formes biarch, c'est-à-dire les systèmes qui utilisent à la fois des applications 32 et 64 bits (x86_64, ppc64, s390x, etc.), ut_tv est de la même taille en mode 32 bits et en mode 64 bits. De même en ce qui concerne ut_session et ut_time s'ils existent. Ceci permet aux fichiers de données et à la mémoire partagée d'être partagés entre les applications 32 bits et 64 bits. Cela est fait en modifiant le type de ut_session en int32_t, et celui de ut_tv en une structure avec deux champs int32_t, tv_sec et tv_usec. Puisque la structure ut_tv est différente de la structure timeval, au lieu de l'appel :
gettimeofday
((
struct
timeval *
) &
ut.ut_tv, NULL
);
il est recommandé d'utiliser la méthode suivante pour définir ce champ
struct
utmp ut;
struct
timeval tv;
gettimeofday
(&
tv, NULL
);
ut.ut_tv.tv_sec =
tv.tv_sec;
ut.ut_tv.tv_usec =
tv.tv_usec;
Notez que l'implémentation de la structure utmp a changé entre les bibliothèques C libc5 et libc6. À cause de ceci, les fichiers exécutables utilisant l'ancien format libc5 risquent d'endommager les fichiers /var/run/utmp et/ou /var/log/wtmp.
7. BOGUES ▲
Cette page de manuel est basée sur la libc5, et les choses fonctionnent peut-être différemment à présent.
8. VOIR AUSSI ▲
ac(1), date(1), last(1), login(1), utmpdump(1), who(1), getutent(3), getutmp(3), login(3), logout(3), logwtmp(3), updwtmp(3), init(8)
9. COLOPHON ▲
Cette page fait partie de la publication 3.52 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies peuvent être trouvées à l'adresse http://www.kernel.org/doc/man-pages/.
10. TRADUCTION ▲
Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l'aide de l'outil po4a <http://po4a.alioth.debian.org/> par l'équipe de traduction francophone au sein du projet perkamon <http://perkamon.alioth.debian.org/>.
Christophe Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> (1996-2003), Alain Portal <http://manpagesfr.free.fr/> (2003-2006). Jean-Luc Coulon et l'équipe francophone de traduction de Debian (2006-2009).
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Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document en utilisant la commande « LC_ALL=C man <section> <page_de_man> ».