1. NOM▲
chown, fchown, lchown - Modifier l'appartenance d'un fichier
2. SYNOPSIS ▲
#include <unistd.h>
int chown(const char *path, uid_t owner, gid_t group);
int fchown(int fd, uid_t owner, gid_t group);
int lchown(const char *path, uid_t owner, gid_t group);
Exigences de macros de test de fonctionnalités pour la glibc (consultez feature_test_macros(7)) :
fchown(), lchown() :
_BSD_SOURCE || _XOPEN_SOURCE >= 500 || _XOPEN_SOURCE && _XOPEN_SOURCE_EXTENDED
|| /* Depuis la glibc 2.12 : */ _POSIX_C_SOURCE >= 200809L
3. DESCRIPTION ▲
Ces appels système modifient le propriétaire et le groupe d'un fichier. Ils diffèrent seulement dans la façon dont le fichier est spécifié :
* 2 chown() modifie l'appartenance du fichier indiqué dans path, qui est déréférencé s'il s'agit d'un lien symbolique.
* fchown() modifie l'appartenance du fichier référencé par le descripteur de fichier ouvert fd.
* lchown() est comme chown(), mais ne déréférence pas les liens symboliques.
Seul un processus privilégié (sous Linux : un processus qui a la capacité CAP_CHOWN) peut modifier le propriétaire d'un fichier. Le propriétaire peut modifier le groupe du fichier pour n'importe quel groupe auquel il appartient. Un processus privilégié (sous Linux : avec la capacité CAP_CHOWN) peut modifier le groupe arbitrairement. Si l'argument owner ou group vaut -1, l'élément correspondant n'est pas changé. Quand le propriétaire, ou le groupe d'un fichier exécutable sont modifiés par un utilisateur ordinaire, les bits S_ISUID et S_ISGID sont effacés. POSIX ne précise pas s'il faut agir de même lorsque c'est le superutilisateur qui invoque chown(). Le comportement de Linux dans ce cas dépend de la version du noyau. Si le fichier n'est pas exécutable par les membres de son groupe (c'est-à-dire un fichier pour lequel le bit S_IXGRP n'est pas positionné), le bit S_ISGID indique la présence d'un verrou obligatoire sur le fichier, et n'est donc pas effacé par un chown().
4. VALEUR RENVOYÉE ▲
S'il réussit, cet appel système renvoie 0. S'il échoue, il renvoie -1 et remplit errno en conséquence.
5. ERREURS ▲
Suivant le type de système de fichiers, plusieurs erreurs peuvent être renvoyées. Les plus courantes pour chown() sont les suivantes :
- EACCES
L'accès à un élément du chemin est interdit. (Voir aussi path_resolution(7).) - EFAULT
path pointe en dehors de l'espace d'adressage accessible. - ELOOP
path contient une référence circulaire (à travers un lien symbolique) - ENAMETOOLONG
path est trop long. - ENOENT
Le fichier n'existe pas. - ENOMEM
Pas assez de mémoire pour le noyau. - ENOTDIR
Un élément du chemin d'accès n'est pas un répertoire. - EPERM
Le processus appelant n'a pas les permissions nécessaires (voir plus haut) pour modifier le propriétaire et/ou le groupe. - EROFS
Le fichier spécifié réside sur un système de fichiers en lecture seule.
Les erreurs courantes pour fchown() sont les suivantes :
- EBADF
Le descripteur de fichier est invalide. - EIO
Une erreur d'entrée-sortie bas niveau s'est produite durant la modification de l'inœud. - ENOENT
Voir plus haut. - EPERM
Voir plus haut. - EROFS
Voir plus haut.
6. CONFORMITÉ ▲
BSD 4.4, SVr4, POSIX.1-2001. La version BSD 4.4 ne peut être appelée que par le superutilisateur (ce qui signifie qu'un utilisateur ordinaire ne peut pas céder la propriété d'un fichier).
7. NOTES ▲
Les appels système chown(), fchown() et lchown() originaux de Linux ne géraient que des identifiants d'utilisateur et de groupe sur 16 bits. En conséquence, Linux 2.4 a ajouté chown32(), fchown32() et lchown32() qui prennent en charge des identifiants 32 bits. Les fonctions chown(), fchown() et lchown() de la glibc qui les encapsulent gèrent de manière transparente ces différences entre noyaux. Lorsqu'un nouveau fichier est créé (par exemple avec open(2) ou mkdir(2)), son propriétaire est le même que l'UID du système de fichiers du processus créateur. Le groupe du fichier dépend de plusieurs facteurs, incluant le type du système de fichiers, les options utilisées pour monter le système de fichiers, et si le bit de permission SGID est activé pour le répertoire parent. Si le système de fichiers accepte les options -o grpid (ou de façon identique -o bsdgroups) et -o nogrpid (ou de façon identique -o sysvgroups) de mount(8), les règles sont alors les suivantes :
* 2 Si le système de fichiers est monté avec l'option -o grpid, le groupe du nouveau fichier est celui du répertoire parent.
* Si le système de fichiers est monté avec l'option -o nogrpid et si le bit SGID est déactivé pour le répertoire parent, le groupe du nouveau fichier est le GID du système de fichiers du processus.
* Si le système de fichiers est monté avec l'option -o nogrpid et si le bit SGID est activé pour le répertoire parent, le groupe du nouveau fichier est celui du répertoire parent.
Dans Linux 2.6.25, les options de montage -o grpid et -o nogrpid sont acceptées par ext2, ext3, ext4 et XFS. Les systèmes de fichiers qui n'acceptent pas ces options de montage suivent les règles de l'option -o nogrpid.
La sémantique de chown() est volontairement modifiée sur les systèmes de fichiers NFS où la correspondance d'UID est activée. De plus, c'est la sémantique de tous les appels système accédant au contenu des fichiers qui est modifiée, puisque chown() peut déclencher une interdiction immédiate d'accès à des fichiers déjà ouverts. Un cache situé du côté client peut induire un délai entre l'instant où l'appartenance du fichier est modifiée et le moment où l'accès est effectivement accordé à l'utilisateur. Dans les versions de Linux antérieures à 2.1.81 (sauf 2.1.46), chown() ne suivait pas les liens symboliques. Depuis cette version, chown() suit les liens symboliques, et il existe un nouvel appel système, lchown(), qui ne les suit pas. Depuis Linux 2.1.86, ce nouvel appel système (qui a donc la même sémantique que l'ancien chown()) a pris son numéro de syscall, et chown() a reçu un nouveau numéro.
8. EXEMPLE ▲
Le programme suivant change le propriétaire d'un fichier fourni comme second paramètre de la ligne de commande, en l'attribuant au propriétaire fourni en premier argument. Le nouveau propriétaire peut être précisé par une valeur numérique ou par le nom de l'utilisateur (qui sera converti en UID avec getpwnam(3) pour rechercher dans le fichier des mots de passe du système.
#include <pwd.h>
#include <stdio.h>
#include <stdlib.h>
#include <unistd.h>
int
main
(
int
argc, char
*
argv[])
{
uid_t uid;
struct
passwd *
pwd;
char
*
endptr;
if
(
argc !=
3
||
argv[1
][0
] ==
\0
) {
fprintf
(
stderr, "
%s <propriétaire> <fichier>
\n
"
, argv[0
]);
exit
(
EXIT_FAILURE);
}
uid =
strtol
(
argv[1
], &
endptr, 10
); /* Permet une chaîne numérique */
if
(*
endptr !=
\0
) {
/* N'était pas une chaîne numérique */
pwd =
getpwnam
(
argv[1
]); /* Essai de récupérer l'UID de l'utilisateur */
if
(
pwd ==
NULL
) {
perror
(
"
getpwnam
"
);
exit
(
EXIT_FAILURE);
}
uid =
pwd->
pw_uid;
}
if
(
chown
(
argv[2
], uid, -
1
) ==
-
1
) {
perror
(
"
chown
"
);
exit
(
EXIT_FAILURE);
}
exit
(
EXIT_SUCCESS);
}
9. VOIR AUSSI ▲
chmod(2), fchownat(2), flock(2), path_resolution(7), symlink(7)
10. COLOPHON ▲
Cette page fait partie de la publication 3.52 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies peuvent être trouvées à l'adresse http://www.kernel.org/doc/man-pages/.
11. TRADUCTION ▲
Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l'aide de l'outil po4a <http://po4a.alioth.debian.org/> par l'équipe de traduction francophone au sein du projet perkamon <http://perkamon.alioth.debian.org/>.
Christophe Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> (1996-2003), Alain Portal <http://manpagesfr.free.fr/> (2003-2006). Julien Cristau et l'équipe francophone de traduction de Debian (2006-2009).
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Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document en utilisant la commande « LC_ALL=C man <section> <page_de_man> ».